La politique de ‘Umar ibn ‘Abd al-‘Azîz

par Mar 24, 2021Extrait

LA POLITIQUE DE ‘UMAR IBN ‘ABD AL-‘AZIZ

[Extrait : Les sauveurs de l’esprit islamique, Abû al-Hassan ‘Alî al-Nadwi]

Son extrême méticulosité, sa simplicité, sa piété résolue n’étaient pas les seules particularités de la cour d’Umar ibn ‘Abd al-’Aziz. Il transforma complètement la trajectoire du gouvernement, faisant des besoins du peuple la priorité. Avant son règne, l’état était très concerné par le fait de recueillir l’argent et de le dépenser, il ne s’occupait pas de la direction morale et de l’instruction religieuse de son peuple. La philosophie d’Umar ibn ‘Abd al-’Aziz concernant le rôle de l’état pourrait être résumée dans une phrase célèbre : « Muhammad ﷺ fut envoyé en tant que Prophète et non en tant que collectionneur. » [1] Il dévoua ardemment son califat à traduire cette théorie en pratique.
Cependant, en tant qu’homme d’Etat, il préférait toujours les principes, la morale et les demandes qu’impliquait la foi au succès politique, il ne pensait pas à la perte financière subie par l’Etat si cela signifiait suivre une politique plus proche de ce que préconisait la religion. Durant son règne, les gens embrassaient l’Islam de manière exponentielle, ce qui impliqua une forte diminution du revenu de la taxe de protection (jizyâ) des non-musulmans. Cette baisse de revenus lui fut rapportée, puisque cela représentait un danger pour la stabilité financière de l’état. Sa réponse fut que cette situation était exactement en accord avec les buts de la prophétie de Muhammad ﷺ. À un officier, il écrivit « je serai plus que ravi si tous les non-musulmans se convertissaient à l’Islam (en raison du tarissement du revenu de la taxe de protection), nous devrions alors nous mettre à cultiver pour gagner notre vie. » [2]

Lors d’une autre anecdote, une quantité fixe de revenus fonciers était supposée être donnée par les gouvernements de province du Yémen tous les ans, que la récolte soit favorable ou non. ’Umar ibn ‘Abd al-’Aziz ordonna que ces revenus soient plutôt évalués annuellement en fonction du rendement. Il ajouta qu’il l’accepterait volontiers même si l’accomplissement de sa commande signifiait que seule une poignée de céréales était récoltée. Il interrompit les droits de douane imposés sur les marchandises entrant dans les villes du royaume en disant que cela était interdit par le verset suivant ﴾O mon peuple, faites équitablement pleine mesure et plein poids, ne dépréciez pas aux gens leurs valeurs et ne semez pas la corruption sur terre.﴿ {11:85}

Notes:
[1]: Abu Yusuf, Kitâb al Kharaj, 75
[2]: Ibn al Jawzî, Manaqib ibn ‘Abd al-‘Aziz, 64.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *